
Le Tribunal administratif de NANTES a eu à connaitre d’un arrêté préfectoral émis à l’encontre d’un naturopathe pour lui interdire d’organiser des stages de jeûne hydrique.
Sur le plan administratif, il peut être relevé que le Préfet de la Vendée avait fondé son arrêté sur les pouvoirs de police habituels et issus des dispositions de l’article L. 2212-2 du Code général des collectivités territoriales ( principalement sa composante liée à la salubrité publique comme s’étendant à la protection de la santé publique).
Pour ce faire, l’autorité de police administrative avait relevé que les jeûnes étaient d’une durée relativement longue, dépassant usuellement deux semaines (42 jours constatés) et étaient réalisés sans aucun encadrement médical.
Il est noté que dans le cadre d’un précédent stage, une participante était décédée, conduisant d’ailleurs à l’engagement de poursuites pénales pour différents chefs d’infraction (homicide involontaire, mise en danger, abus de faiblesse, exercice illégal de la médecine…).
Le Tribunal administratif a tout d’abord validé le fondement légal de l’arrêté préfectoral en relevant que le motif de santé publique était justifié (risques de troubles cardiaques, d’anémies et de perforations du colon).
Les juges se sont appuyés sur les préconisations de l’INSERM, assez anciennes (2014), rappelant la nécessité d’un encadrement médical, ainsi qu’une fiche de la MIDILUVES de 2022 (postérieure donc à l’arrêté querellé).
Le Tribunal relève également que la durée des stages excède notamment 7 jours, qu’il considère comme étant un seuil au-delà duquel il existe des risques de complications médicales.
La juridiction considère donc que la mesure de police administrative interdisant les stages de jeûnes hydriques, tels que pratiqués par le requérant, est justifiée, nécessaire et proportionnée.
Sur ces pratiques complémentaires/parallèles et, par principe, toujours regardées avec circonspection par le juriste, il apparaît indispensable d’avoir une approche particulièrement respectueuse de la santé et des règles de l’art, sauf à s’exposer à des mesures de police administrative qui peuvent être particulièrement lourdes.